Partout, l’Etat recule en Seine-Saint-Denis dans ses missions régaliennes et abandonne les villes et ses habitants.

8 Mai 2024

Plusieurs Maires de Seine-Saint-Denis (Bagnolet, Bobigny, Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, et Romainville) ont publié un rapport sur les inégalités dans le département.

Réalisé par l’Observatoire d’Est Ensemble et basé sur des chiffres et des statistiques concrets, ce rapport met clairement en lumière les carences de l’Etat dans l’accès aux services publics majeurs : emploi, éducation, accès aux droits, police, justice, santé.

 S’il en était besoin, le rapport parlementaire de Stéphane Peu et Christine Decodts, sur l’action de l’État en Seine-Saint-Denis publié fin 2023, notamment pour évaluer le plan gouvernemental ‘’un Etat plus fort’’ en 2019 dressait le même constat sévère. Chaque jour, ces profondes inégalités pénalisent les Séquano-dyonisiennes et Séquano-dyonisiens.

  • Les élèves de Seine-Saint-Denis et d’Est Ensemble sont ceux qui sont les plus fréquemment confrontés à des enseignants contractuels en France métropolitaine (13,7 % des effectifs en Seine-Saint-Denis, contre 7,7 % dans un département voisin comme la Seine-et-Marne).
  • De plus, la part des enseignants de moins de 35 ans, donc moins expérimentés, est de 43,3 % contre 31,8 % à l’échelle régionale en 20224 . Dans le même temps, le turn-over des enseignants en Seine-Saint-Denis est le plus élevé d’Île-de-France , alors que près de la moitié des élèves du département sont scolarisés en REP/REP+
  • 15% d’heures de cours perdues pour cause de non-remplacement de professeurs absents en 2022 contre 10% au niveau national.
  • Ces chiffres montrent bien la pertinence de la revendication d’un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis, comme demandé par les parents d’élèves, les organisations syndicales, les élus depuis le 26 février.
  • 20% des jeunes de moins de 25 ans sont sans emploi ou sans formation, contre 13% à l’échelle de la métropole du Grand Paris.
  • Il y a 17 % de chômeurs contre 12% sur le territoire national, et 250 demandeurs d’emplois sont suivis par un conseiller France Travail contre 150 maximum en théorie.
  • En matière de prestations sociales, malgré de forts besoins, les délais de traitement des demandes faites à la CAF de Seine-Saint-Denis peuvent atteindre 6 semaines (soit trois fois plus que dans le Val-de-Marne
  • En matière de sécurité et d’accès à la justice, les chiffres sont aussi éloquents : 34 policiers pour 10 000 habitants en 2019 en Seine-Saint-Denis contre 44 dans les Hauts-de-Seine. Le département ne compte par ailleurs que 58 magistrats du parquet en 2023, au tribunal de Bobigny contre 186 selon le standard du Conseil de l’Europe
  • Enfin, l’accès aux soins pose également problème avec un nombre de lits par habitant beaucoup plus faible en Seine-Saint-Denis qu’à Paris, avec 42 lits d’hospitalisation pour 10 000 habitants contre 77 pour 10 000 dans la capitale.

Cette réalité malheureusement n’est pas une surprise. Nous la constatons et la vivons au quotidien. Partout, l’Etat recule en Seine-Saint-Denis dans ses missions régaliennes et abandonne les villes et leurs habitants de ce département le plus jeune et le plus pauvre de la France métropolitaine.

Mais notre département, loin des stigmatisations de nombreux médias, est également très dynamique et créatif, avec de multiples talents,  alors sans attendre l’hypothétique effet d’aubaine des retombées des JOP 2024, continuons à interpeller l’Etat pour que les moyens nécessaires soient accordés afin d’améliorer concrètement la vie des habitants et en finir avec la rupture de l’égalité républicaine.

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