En ce jeudi 29 septembre, la CGT, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse appellent à une mobilisation pour les salaires et le pouvoir d’achat. Après un premier quinquennat de casse sociale de Macron, après les hausses des prix du carburant et le mouvement des Gilets Jaunes, les mesures de lutte contre la pandémie de la Covid-19, l’amorce d’un deuxième quinquennat conquis par défaut et pour faire barrage à l’extrême-droite, et en plein contexte d’inflation, d’explosion des prix des denrées alimentaires et des tarifs de l’énergie, cet appel qui marque la rentrée sociale devrait être entendu comme un avertissement et pris au sérieux par le gouvernement.
Car les fins de mois se font de plus en plus difficiles, et surtout, elles se font difficiles pour de plus en plus de Françaises et de Français. Et l’engrenage néolibéral, s’il souffre de crises répétées, s’il broie les vies de « ceux qui ne sont rien » — dans le mépris le plus complet —, n’est pas décidé à s’arrêter pour autant. Son apôtre Emmanuel Macron a annoncé et assumé — mais jamais débattu au cours de sa campagne pour l’élection présidentielle — son programme validé par le MEDEF à la rentrée qui attribuait les bonnes notes et les copies à revoir auprès de ses ministres. Sa prochaine cible, ce sont nos retraites. On entend d’ores et déjà brandir la menace d’un recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, ou la possibilité de faire passer cette réforme par voie d’amendement au Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale ou dans un budget rectificatif en janvier. Un nouveau déni de démocratie qui montre bien que le Président, s’il trouvera sans difficulté majeure le moyen de s’arranger avec le reste des droites à l’Assemblée nationale comme au Sénat, n’a pas la majorité des idées dans le pays. L’idée du Conseil national de la refondation, d’une autre méthode de gouvernance, est déjà mise à mal par son propre promoteur.
Cette mobilisation conduite par les syndicats vient rappeler que de plus en plus de Françaises et de Français se débattent avec des salaires qui ne permettent pas de faire face au coût de la vie, que nombre d’entre eux ne trouvent pas de travail. L’inflation, estimée à 5,9% sur l’année, touche d’abord les familles populaires, dépendantes des produits de première nécessité les plus impactés sur le marché.
Il faut entendre les propositions de l’intersyndicale, partagées par une majorité de Français·e·s malgré le matraquage idéologique de la doxa libérale, comme par exemple l’augmentation des salaires, la revalorisation du SMIC à 2000 euros, la semaine de travail à 32 heures, la retraite à 60 ans et l’augmentation des pensions de retraites, ainsi que l’égalité professionnelle et salariale entre les hommes et les femmes, grandes perdantes qui se trouvent majoritairement, à compétences égales, moins payées que les hommes, mais aussi davantage soumises aux emplois à temps partiels.
Et il ne s’agit pas uniquement de survivre, n’en déplaise aux chantres de l’austérité. Vivre une vie pleine et entière, ce n’est pas seulement pouvoir exister, survivre, manger à sa faim, se chauffer et se laver. C’est aussi manger des aliments de qualité, nourrir son esprit aussi bien que son estomac, accéder donc à la culture qui est tout aussi essentielle à la vie. C’est élever ses enfants dans les meilleures conditions possibles et leur offrir un horizon d’espoir. En s’acharnant dans la voie du capitalisme globalisé, de la course aux profits et de la casse de nos conquis sociaux, ce sont non seulement les individus, mais aussi les sociétés et la planète qui sont ravagés. C’est l’avenir de nos enfants qui est mis en péril.
L’argent ne manque pourtant pas. Il est capté par une petite minorité de parasites qui vivent aux crochets des travailleurs et des travailleuses. Rendez-vous aujourd’hui sur les pavés, pour leur rappeler que nous n’abandonnons pas la lutte.