M. Fabien Gay attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie sur la préservation des emplois et des savoir-faire du studio Don’t Nod Entertainment (DNE).
Le 16 octobre 2024, la direction du studio français de production de jeux vidéo DNE a annoncé un plan de licenciement, qui prévoit la suppression de 69 postes sur 300, soit près d’un tiers de la masse salariale.
Pourtant, à l’été 2024 encore, le direction des ressources humaines affirmait qu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) était hors de question. Cette annonce est intervenue sans information préalable au comité social et économique (CSE) et fait suite à une succession d’échecs commerciaux imputables à la direction.
Depuis de nombreux mois, le syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV), représentatif dans l’entreprise, avait déjà tiré la sonnette d’alarme.
En cause, les orientations prises unilatéralement par le studio, qui a multiplié les annonces de nouveaux projets alors que les salariés et salariées étaient déjà en situation de mal-être professionnel : délais trop changeants, informations et instructions contradictoires mais aussi une réorganisation malmenée.
Outre la dégradation généralisée des conditions de travail, cette annonce s’inscrit dans un contexte de multiples entraves aux prérogatives du CSE et de la section syndicale STJV.
Ainsi, l’organisation syndicale a déjà adressé aux ministres de l’économie et de la culture des demandes d’intervention auprès de la direction pour garantir la conservation des emplois et des savoir-faire de cette entreprise structurante pour l’industrie française du jeu vidéo.
Elle n’a obtenu, pour l’heure, aucune réponse. Pourtant, l’État possède un levier important : en plus de bénéficier de 6 millions d’euros de subventions publiques annuelles via le CIJV, DNE va obtenir une subvention publique de plusieurs millions d’euros dans le cadre de l’appel à projets France 2030.
Encore une fois, l’absence de politique industrielle claire risque de conduire à l’affaiblissement de fleurons nationaux qui contribuent au rayonnement culturel de la France à l’international. Il est urgent d’agir : la direction a réduit tous les délais du plan de licenciement au minimum légal, refuse des réunions supplémentaires avec le CSE et ne met aucun canal de communication à la disposition des syndicats, rendant quasiment impossible l’information de près de 300 personnes salariées (dont 80 % en télétravail).
En outre, les experts mandatés sont censés rendre leur avis avant même la conclusion de l’accord avec le STJV.
Alors que la direction entend expédier ce plan de licenciement, il semble inconcevable que l’allocation de moyens publics à des entreprises serve à sacrifier l’emploi et soutenir des orientations commerciales délétères, sans aucune perspective de long-terme.
Aussi, il demande que le Gouvernement conditionne l’octroi de fonds publics de toute nature au maintien des emplois et à l’amélioration des conditions de travail dans le secteur du jeu vidéo.