M. Fabien Gay attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie sur le plan d’adaptation annoncé par le groupe Thales.
La direction de Thales Alenia Space (TAS) a annoncé le 5 mars 2024 sa volonté de supprimer, d’ici fin 2025, près 1 000 emplois sur ses sites de Cannes et Toulouse, soit près d’un quart des effectifs nationaux.
Si le groupe assure qu’il ne procédera pas à des licenciements mais privilégie les départs volontaires ou en retraite anticipée, voir des réaffectations dans le segment militaire, les organisations syndicales émettent de sérieuses réserves quant à la faisabilité de ces annonces. En premier lieu, ce « plan d’adaptation » va engendrer une surcharge de travail pour les salariés maintenus à leurs postes, dans un contexte où une expertise établissait d’ores et déjà que 13 % des effectifs étaient en situation proche du burn-out.
Cette décision interroge également car elle va faire perdre un temps précieux en termes de formation et entraîne des risques de perte de savoir-faire qui porteraient un coup sérieux à l’avenir de la branche spatiale du groupe.
En outre, cette décision ne semble motivée que par une volonté d’optimisation des coûts. En effet, un responsable syndical indiquait que « Les résultats des deux expertises des cabinets Syndex et Technologia sont affligeants : ils concluent que le plan d’adaptation n’a pas de base industrielle, car le plan de charge est rempli jusqu’à fin 2026 ! ». Sollicitée, la direction n’a pas répondu aux demandes d’informations complémentaires et a simplement indiqué une supposée urgence à réaliser ce plan d’adaptation. Les organisations syndicales dénoncent donc une absence de stratégie industrielle à long terme, alors qu’elles ont été force de proposition pour adapter les activités de la branche à la reconfiguration du secteur spatial.
Ainsi, les orientations prises par la direction ne semblent plus relever que d’une vision financière, une stratégie qui a déjà été déployée pour les groupes Boeing, ATOS ou l’ex-groupe Alcatel, engendrant des suppressions d’emplois, une perte de savoir-faire et d’outil industriel sur le territoire. Le Gouvernement, qui détient près de 27 % du capital du groupe, doit donc intervenir auprès de celui-ci pour le contraindre à revenir sur cette décision, qui relève également d’enjeux de souveraineté.
Aussi, il souhaiterait savoir quelle stratégie le Gouvernement entend déployer pour garantir le développement de la branche spatiale de Thalès, notamment quelle action est envisagée pour combattre le « plan d’adaptation » annoncé par la direction.