A quelques jours de l’investiture de Donald Trump qui signera son retour à la Présidence des Etats-Unis, événement déjà inquiétant en lui-même, d’autres faits le sont tout autant, pour l’avenir de cette nation, mais pas seulement. 

Pour son second mandat, Trump aura à ses côtés l’homme le plus riche du monde. Elon Musk a participé activement et financièrement à sa victoire à la Maison-Blanche et jouera un rôle fort au sein de l’administration américaine, en tant que futur ministre à l’efficacité gouvernementale, avec comme feuille de route, la coupe drastique dans les dépenses. Milei le président argentin est arrivé avec une tronçonneuse à la tête de l’Etat ; Musk ira probablement avec un bulldozer pour casser les services publics américains, qui devrait au contraire être developpés et renforcés. 

Pour Trump, il s’agit d’un soutien de poids, un soutien affiché, revendiqué, travaillé, partagé en long, en large et en travers, notamment sur la plateforme X. 

Comme une obsession frénétique, Musk a multiplié les appels à soutenir le candidat républicain. Parfois des centaines de messages par jour. Vus par des centaines de millions d’abonnés. Mais surtout le patron de Tesla et de Space X qui ne vit qu’avec les subventions de la NASA, s’assure avant tout que son entreprise continue à bénéficier de l’argent du contribuable américain avec des contrats juteux. 

Possédant avec X le plus grand réseau social du monde, en en contrôlant les algorithmes, il se sert de cet outil, pour déposer sur un plateau doré, ses idées et accroitre son influence, tissant sa toile aux quatre coins de la planète. Une audience méthodique et pernicieuse qui semble inarrêtable. 

Qui ne s’est pas encore étonné de voir sur son propre compte, des messages provenant directement de Musk, sans jamais avoir jamais rien demandé ? Il semble désormais impossible d’échapper à cette propagande réactionnaire et offensive, nous sommes comme pris au piège. 

Le patron de Meta, Mark Zuckerberg, lui aussi, a changé son fusil d’épaule en se rapprochant de Trump, tout en souhaitant « plus d’énergie masculine » et moins de « diversité ».

Quand la  Big Tech s’allie au pouvoir politique, par intérêts réciproques au service des plus forts, le pire est à craindre. 

De nombreuses personnalités ont commencé à rejoindre d’autres réseaux sociaux, comme Mastodon et Bluesky, pour tenter de contrecarrer ces empires numériques que sont X ou Meta.

Il est urgent et impératif que, de façon coordonnée, nous soyons des millions à faire ce choix pour que X ne soit plus le monopole de la communication et de « l’information » ou plus exactement de la désinformation. En effet, d’après le rapport d’une ONG britannique, le patron du réseau social X a relayé cette année une cinquantaine d’infox portant sur la présidentielle américaine de novembre. Là aussi, si l’on considère le nombre de vues et de partages de ces publications, sans aucune analyse et recul, il y a de quoi avoir des sueurs froides. 

Dans un monde pressé et épris d’immédiateté, dans un monde où l’information fiable et sourcée n’est plus la norme, ni même un réflexe, on mesure vite les effets dévastateurs d’une telle communication de masse, devenue incontrôlable. 

Et Musk ne se contente plus de vouloir jouer un rôle aux Etats-Unis. Il franchit un nouveau cap en apportant son soutien à l’extrême droite allemande qu’il estime être la seule à pouvoir sauver l’Allemagne, allant même jusqu’à déclarer qu’Hitler était communiste, réécrivant de façon éhontément mensongère et abjecte, l’Histoire.

De la même manière, il répand de fausses accusations contre le premier Ministre Britannique, ou s’immisce dans la politique roumaine. 

Le Président Macron s’est lui-même inquiété de cette influence sur le continent européen en regrettant que « le propriétaire de l’un des plus grands réseaux sociaux » soutienne une « internationale réactionnaire »  alors que dans le même temps Georgia Meloni, vante, elle, le génie de Musk. 

Ses prises de position sont celles de la fachosphère, de plus en plus réactionnaires, provocatrices, fantaisistes, racistes, antiféministes, anti-droit des minorités. 

Un ramassis d’idées rances et nauséabondes qui se diffusent, en toute impunité, à l’échelle planétaire. Une galaxie virtuelle rétrograde mais terriblement puissante et redoutable, appuyée par l’intelligence artificielle.  

Comment également ne pas s’inquiéter du rêve muskien d’aller coloniser la planète Mars, d’envoyer des touristes dans l’espace, via son entreprise Space X ? Si son objectif de peupler la planète Mars avec un million d’humains d’ici 2050 ressemble pour l’instant davantage à un scénario de  science-fiction, quoiqu’il en soit, en déployant des moyens colossaux avec sa fusée Starship, Musk démontre une fois de plus son avance technologique. Il s’agit ici de conquérir, de maîtriser l’espace et le ciel, après avoir dominé la terre. 

Avec une fortune actuelle de 436 milliards de dollars, l’homme le plus riche du monde s’est mis au service du Président le plus puissant du monde. Les forces progressistes doivent s’allier pour arrêter, au plus vite, ce duo infernal, qui détient les rênes du monde, loin de tout désir démocratique.