Amputation de l’enveloppe du Chèque Energie de 180 millions d’euros. 

21 Jan 2025

Le chèque énergie est un dispositif créé en 2018 à l’attention des foyers les plus modestes. 

Il prévoit une aide au paiement des factures d’électricité ou de gaz allant de 50 et 277 euros par an. 

Son attribution, jusque-là automatique, reposait sur un croisement des données des services fiscaux et de la taxe d’habitation. 

Alors que la taxe précitée a été supprimée l’an passé, le gouvernement n’a pas anticipé l’avenir du dispositif, malgré les demandes de nombreuses associations. 

Conséquence de cette impréparation, en 2024, près d’un million de foyers éligibles n’ont pas reçu cette aide, conduisant à la mise en place d’une plateforme de réclamation, qui n’a pas été accompagnée d’une campagne de communication efficace. 

Par manque d’informations, beaucoup de personnes n’ont pas fait les démarches en temps voulu et ce sont près de 500 000 foyers éligibles qui n’ont pas bénéficié de cette aide. 

Dans la nuit du 20 au 21 janvier, le Sénat, saisit du dispositif dans le cadre de la Mission Ecologie du Projet de loi de Finances 2025, a adopté un amendement du gouvernement qui permette de revenir à un octroi automatique du versement du chèque énergie, en proposant le croisement des données fiscales des foyers avec la liste de livraison d’électricité. 

Alors la Ministre de la transition énergétique, avait indiqué en fin d’année dernière que le budget du chèque énergie devait être «sanctuarisé», la ministre chargée des Comptes publics, a annoncé quant à elle vouloir «réduire la voilure» du dispositif. 

Cela avait suscité la colère des associations et du Médiateur National de l’Energie, qui rappellent que le montant du chèque est déjà gelé depuis 2019, malgré une explosion des coûts énergétiques. 

Malgré cette opposition, le Sénat a adopté hier une réduction de budget à hauteur de 180 millions d’euros du dispositif, jusque-là à hauteur de 900 millions d’euros. 

Aucun amendement déposé par les groupes de gauche, en lien avec un élargissement et une revalorisation du dispositif, n’a été adopté. 

Cette décision vient frapper de plein fouet les catégories de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté. 

L’objectif d’économie sur le budget de l’Etat ne peut se faire dans ces conditions, en venant encore aggraver les situations de précarité des ménages les plus faibles économiquement, alors que l’INSEE établit désormais que deux personnes sur dix vivent sous le seuil de pauvreté et que 12 à 15 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique. 

Il demande donc à ce que cette diminution de budget soit annulée lorse la Commission Mixte paritaire sur l’exercice budgétaire 2025.

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