Taxation des grandes entreprises : les patrons vont nous faire pleurer !

5 Fév 2025

Au secours ! Les grands patrons n’en peuvent plus, ils croulent sous le poids des taxes et des impôts. Un véritable enfer fiscal que leur ferait vivre le gouvernement Bayrou et qu’ils entendent bien dénoncer. 

LVMH, Airbus, Total Energie, le patron du Medef etc tous sont vent debout contre la surtaxe prévue dans le budget 2025, qui, si on les écoute, va les achever…

Une véritable complainte libérale, caricaturale tout autant qu’indécente. 

De quoi s’agit-il ? A l’heure où le gouvernement tente d’enrayer le déficit public et fait la chasse à la dépense publique dans tous les domaines, il est proposé une taxe de 20,6 % sur le montant de l’impôt sur les sociétés dû par les entreprises réalisant entre 1 à 3 milliards d’euros de chiffres d’affaires en France, et une taxe de 41,2% pour les groupes dont le chiffre d’affaires dépasse trois milliards d’euros. Au total, l’Etat espère 8 milliards de recettes supplémentaires. 

Ces chiffres pourraient sembler être une participation importante justifiant la levée de boucliers patronaux… Mais d’une part, cette taxation ne concerne qu’un nombre très limité d’entreprises, les plus riches, et d’autre part, sa durée de vie ne sera que d’1 an ! Initialement prévu pour 2 ans, le gouvernement Bayrou, sans doute pris de remords, a décidé de limiter l’application de cette contribution exceptionnelle à 2025….

Dans un contexte d’effort collectif demandé à la Nation, on a connu plus grande solidarité et plus grand esprit de responsabilité.

Et pourtant, les grands patrons n’ont pas honte d’aller pleurer et d’expliquer, comme le PDG de Michelin pourquoi du fait de ce ‘’matraquage fiscal’’ les usines de Vannes et Cholet vont devoir fermer. 

Faisant mine de s’émouvoir du sort des salariés, ce PDG expliquait par ailleurs en janvier dernier : « Pour 142 euros versés par une entreprises, le salarié n’en touche que 77,5 euros ». Les salariés seraient donc floués mais cela ne serait pas de la faute des patrons ! Rappelons que le capital a repris ces trente dernières années 10% de la richesse produite au détriment des forces du travail. Loin d’être au service des travailleurs, les conseils d’administration des grandes entreprises ont imposé des taux de rentabilité élevés et porté la « modération salariale », mantra néolibéral imposé par Bruxelles et qui a aggravé les écarts de richesse dans notre société.

D’une manière générale, l’argument utilisé, nous le connaissons : les patrons des multinationales françaises sont contraints de délocaliser là où le coût du travail est moins élevé, c’est-à-dire essentiellement là où les droits sociaux et environnementaux n’existent pas ! 

Les grands patrons font du chantage à l’emploi comme Bernard Arnault, homme le plus riche de France et invité à l’investiture de Trump, aux côtés de nombreux réactionnaires internationaux, et qui ne jure que par le modèle économique américain de tonton Donald !

Au nom de la compétitivité, de l’attractivité et de la concurrence, le Made in France est sacrifié. Résultat : notre pays se désindustrialise, les usines ferment les unes après les autres, dans tous les secteurs. Plus de 300 plans de licenciements sont recensés. 

Dans leur vision déformée du monde et de la réalité, les grands patrons oublient d’avoir un mot sur les 100 milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires du CAC 40, rien sur l’évasion fiscale, silence radio sur les 200 milliards d’aides publiques versées aux grandes entreprises chaque année. Ajoutons à cela que le premier mandat d’Emmanuel Macron a abaissé considérablement la taxation du capital avec 20 milliards de baisse d’impôts de production. 

Pour rappel, en 2023, Michelin a bénéficié de 50,4 millions d’euros en allégements et réductions d’impôts divers, accordés sans aucune contrepartie, sans aucune exigence en termes de maintien et développement de l’emploi.  

Il est temps de mettre un terme à ces pratiques et de conditionner les aides publiques ! La commission d’enquête qui vient de débuter au Sénat, dont j’ai l’honneur d’être le rapporteur, sera l’occasion de faire la lumière sur ces dérives. 

Les grands patrons se sont dans lancées dans une opération de grande mauvaise foi cherchant à faire pleurer dans les chaumière sur leurs difficultés à l’heure où l’extrême précarité touche désormais 15% de la population française et où chaque jour 2000 enfants dorment à la rue. Leurs profits n’ont jamais été aussi élevés depuis 15 ans, Macron chouchoute les patrons à longueur de journée, leur permettant de revaloriser chaque année un peu plus leur fortune. 

Il est temps d’instaurer dans ce pays une véritable justice fiscale et sociale !

Dans la même catégorie

Dans les autres catégories