Avenir de Météo France

12 Nov 2024

M. Fabien Gay interroge Mme la ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques sur la stratégie qu’envisage le Gouvernement pour l’avenir de l’établissement public Météo France.

Un volet de l’accord de Paris sur le Climat était consacré à la nécessité, pour les États signataires – dont la France – de s’adapter aux conséquences des dérèglements climatiques. Dans ce cadre, Météo France est un acteur de premier plan, puisqu’il exerce les attributions de l’État en matière de sécurité météorologique des personnes et des biens et de suivi du climat. Contrairement à l’engagement pris lors de la COP21, le financement de ce service public n’a eu de cesse de diminuer, conduisant à une mobilisation des agents et agentes.

En réponse, 25 postes ont été ouverts en 2024 ; pour 2025, la création de 5 postes a été annoncée. Mais cette hausse est insuffisante : elle répond en réalité à de nouvelles missions et ne permet pas de revenir sur la réduction de près de 600 postes consacrés aux missions de base de l’établissement depuis la COP21. Alors que le mois d’octobre 2024 a été marqué par de graves inondations, il apparaît que le rôle de Météo France doit se renforcer dans l’accompagnement des autorités locales pour élaborer des stratégies d’adaptation et de crise face aux conséquences du dérèglement climatique.

En effet, la culture de prévention des risques climatiques est encore nouvelle en France, et peut être source d’incompréhension. En 2023, lors du Salon des Maires, les élus locaux avaient exprimé un besoin d’accompagnement et d’aide à la prise de décisions.

Aussi, les fonctionnaires de Météo France ont un rôle de premier plan à jouer dans la formation de l’écosystème public. Auparavant, les agents affectés dans les centres départementaux (dont le nombre a été réduit de deux tiers en 10 ans) pouvaient se déplacer physiquement pour appuyer les autorités locales dans leurs prises de décision. En raison de la nouvelle configuration appauvrie de ce service public, cette possibilité a tout simplement disparue.

Pourtant, les remerciements répétés de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) pour l’assistance fournie au niveau national par Météo France dans les locaux du centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC), montre l’apport essentiel de ce type de dispositif, et devrait constituer un exemple à décliner dans l’ensemble des préfectures.

Aussi, il interroge le Gouvernement sur la stratégie envisagée, notamment si un rattrapage des moyens alloués à Météo France est prévu, qui servirait à renforcer ses effectifs pour revenir, à minima, à la masse salariale de 2015, et maintenir les systèmes en condition opérationnelle tout en renforçant leur implantation dans les territoires.

Il souhaiterait également savoir si des moyens complémentaires vont être alloués à la recherche fondamentale à l’aune de l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le secteur, sans réduire les crédits alloués aux autres domaines de recherches.

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