M. Fabien Gay attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie sur l’annonce de la vente d’Opella, filiale santé du groupe Sanofi, responsable de la production du Doliprane, ou encore du Dulcolax, de la Lysopaïne, ou du Maalox, à un fonds d’investissement américain.
Jeudi 10 octobre 2024, Sanofi a annoncé entamer des négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain CD&R afin de lui céder 50 % ou plus de sa filiale santé, nommée Opella, pour un montant avoisinant les 15 milliards d’euros. Le groupe conservera environ 50 % du capital pour les 5 années à venir, avant de se désengager totalement.
La décision semble motivée par le souhait du groupe de concentrer ses efforts d’investissements sur le développement de médicaments innovants, plus lucratifs.
Son conseil d’administration a donc rejeté l’offre du fonds d’investissement français PAI Partners ; si le prix de cession était à priori moins élevée, l’offre comportait en revanche un certain nombre de garanties en matière d’emploi et permettait de conserver la production sous giron français.
Ainsi, la production de Doliprane, médicament le plus vendu en France, risque de passer sous pavillon américain.
Il a été annoncé que cette opération sera soumise au contrôle des investissements étrangers, la santé étant un secteur souverain.
En effet, alors que le covid-19 a mis à jour la perte de savoir-faire de l’hexagone en matière pharmaceutique, des tensions ont été constatée dans l’approvisionnement en paracétamol au cours de l’hiver 2022-2023.
Cette décision présente donc de sérieux risques en termes de souveraineté sanitaire, et se place à rebours des orientations industrielles françaises : le plan d’investissement France 2030 prévoyait ainsi la relocalisation et l’augmentation des capacités de production de médicament sur notre territoire.
Le ministère de l’industrie a indiqué via communiqué de presse « prendre acte » de la décision, et rappelle « qu’un certain nombre d’engagements économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R » visant à garantir le « maintien du siège et des centres de décisions sur le territoire national » et « l’empreinte industrielle française d’Opella ».
Cependant, cette décision n’apparaît pas suffisante. Aussi, il demande que le Gouvernement bloque, au nom de la souveraineté sanitaire et industrielle française, ce projet de cession.