Les Jeux Olympiques et Paralympiques débutent ce soir. Avec une cérémonie qui s’annonce exceptionnelle, en plein Paris, sur la Seine, c’est une grande fête du sport, un événement historique qui s’ouvre.
Il faut saluer le travail exceptionnel des équipes qui ont œuvré à l’organisation de ces Jeux dont le directeur du comité d’organisation, Tony Estanguet, qui œuvra avec Bernard Lapasset, que l’on n’oublie pas, pour obtenir ces jeux.
Il faut aussi saluer, les travailleurs et travailleuses, ouvriers des chantiers, techniciens, ces professions essentielles qui peuplent nos villes populaires notamment de la Seine-Saint-Denis qui m’est chère. Ils ont œuvré depuis des années pour la réussite de ces Jeux. Malgré le contexte social et politique, malgré la crise du Covid qui nous a lourdement impactés dans notre département plus qu’ailleurs, nous sommes prêts à accueillir l’humanité entière.
Les organisateurs des diverses instances, les élus des collectivités locales doivent être salués pour avoir mis les moyens nécessaires pour réussir cet exploit.
Aujourd’hui, ce sont aussi ces milliers de salariés, agents d’accueil, de sécurité et des transports qui sont mobilisés. Pensons aux hôteliers, restaurateurs et évidemment les agents des services publics (policiers, gendarmes, pompiers, fonctionnaires) qui ont dû renoncer à leurs congés pour encadrer cet événement dans les meilleures conditions. Enfin, les bénévoles, passionnés de sport, seront des chevilles ouvrières de ces JOP 2024.
Paris, les différentes villes voisines accueillent un moment historique. On ne vit les Jeux Olympiques qu’une fois dans sa vie.
C’est maintenant aux sportifs et sportives, pour la première fois à parité, de nous faire vibrer et de faire l’histoire.
N’oublions pas que pour beaucoup, ils sont amateurs, qu’ils et elles sont souvent des jeunes de nos clubs, où parfois on s’entraîne avec les moyens du bord et que pour une grande majorité, ce sera la seule grande compétition de leur carrière sportive. Je leur souhaite le meilleur et pleine réussite.
Évidemment, on ne fait pas fi du contexte politique. Notre pays est bloqué par un président irresponsable, une population exsangue par des politiques libérales et profondément divisée par les discours racistes et haineux de la part de l’extrême droite. Bien sûr, tout cela n’est pas, ne peut pas être mis entre parenthèses.
A l’instant où les sportifs et sportives défileront ce soir, nous penserons particulièrement aux peuples palestinien, ukrainien, congolais, soudanais et bien d’autres qui vivent sous les bombes.
Ces Jeux ne sont pas hors du monde et la financiarisation peut étouffer la beauté du sport. Nous le savons, l’argent-Roi pourrit tout.
Il ne peut pas y avoir non plus de trêve sociale. Nos syndicalistes ont obtenu une charte sociale pour les travailleurs et travailleuses avec le concours de Bernard Thibaut, qui a œuvré pendant de longues années pour y arriver.
Je sais qu’il reste encore beaucoup à conquérir et je soutiens toutes les luttes sociales en cours et à venir, pour gagner des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail.
Je n’oublie pas non plus que beaucoup de sans-papiers ont construit ces jeux, travailleront sous alias notamment dans le domaine de la sécurité et nous continuerons à nous battre demain pour qu’ils obtiennent une régularisation et des droits. Il est inconcevable que ceux qui ont participé à la réussite de ces jeux, repartent demain.
Il faudra aussi, continuer à nous battre après demain, pour que l’héritage de ces jeux vivent, que des moyens soient donnés aux associations sportives pour développer le sport pour tous nos jeunes, dont la pratique sportive chez les jeunes filles.
Alors oui rêvons, rions, faisons la fête pour les victoires, pleurons pour les défaites, mais gardons grand les yeux ouverts. Nous pouvons, nous devons faire les deux.
Que la fête commence et que les spectateurs, nos concitoyens se rencontrent et investissent l’arène du sport pour faire passer le sens même de ces Jeux : l’universalité, la paix et la grande fraternité humaine.