How do you say Doliprane in English ?

14 Oct 2024

Cette phrase pourrait s’avérer utile à l’heure où le groupe pharmaceutique français Sanofi s’apprête à céder à un fonds américain la majorité d’Opella, sa branche santé grand public et entité qui commercialise le Doliprane.

Ce fonds américain CD&R aurait proposé 15 milliards d’euros pour le rachat d’Opella. Cette action, si elle aboutissait, sonnerait comme un terrible désaveu pour le Président Macron, qui, en pleine crise sanitaire de Covid 19, affirmait vouloir relocaliser la production de Doliprane sur le territoire national. En juin 2020, il déclarait fièrement : « Nous lancerons une initiative de relocalisation. Tout le monde a vu durant cette crise que des médicaments qui paraissaient usuels n’étaient plus produits en France et en Europe. Nous investirons dans ces initiatives de relocalisation, nous prendrons les engagements. On pourra, par exemple, pleinement reproduire, conditionner, distribuer du paracétamol en France »

C’était beau, c’était ambitieux, nous avions envie d’y croire.

A grands coups de milliards de France 2030 et des plans de relances, Macron misait sur une stratégie de reconquête industrielle pour regagner en souveraineté sanitaire notamment sur des médicaments essentiels et éviter les pénuries et ruptures d’approvisionnement.

Car après quarante ans de délocalisation, le constat est terrible : la part des médicaments produits sur le territoire français ne dépasse pas un tiers de la consommation. De premier producteur européen il y a encore 20 ans, la France est tombée à la cinquième place. Depuis des années pour maximiser leurs profits, les laboratoires pharmaceutiques délocalisent la production de médicaments dans des pays à moindres exigences sociales et environnementales. Aujourd’hui, 80% des principes actifs sont produits en Asie – Chine et Inde principalement.

Derrière cette cession d’Opella, c’est bien la stratégie de Sanofi qui est une nouvelle fois en cause : depuis des années, le groupe se sépare des activités les moins rentables. De plans de restructuration en plans de restructuration, ce sont plusieurs milliers d’emplois notamment en recherche et développement qui ont été supprimés et des dizaines de sites qui ont été fermés. Parallèlement, Sanofi a bénéficié d’aides publiques très importantes, dont 1,5 milliard d’euros de crédit impôt recherche en 10 ans. Le tout, sans aucun contrôle et sans aucune contrepartie en terme d’emplois et de maintien de site industriels.

De plus, Sanofi a réalisé 43 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2023 et reversé 4,4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. Ca fait mal…

Nous proposerons donc une nouvelle fois lors du budget, de conditionner les aides publiques au maintien de l’emploi en France. 

Les deux nouveaux ministres de l’économie et des finances, Antoine Armand et celui à l’industrie, Marc Ferraci ont beau assuré que les capacités de production resteront en France, de fortes craintes pèsent à nouveau sur les emplois et sur l’avenir du Doliprane. Il est donc urgent de stopper cette vente en actionnant le mécanisme de contrôle sur ces investissements étrangers.



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