Le 24 septembre 1853, la France de Napoléon III prenait officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie, pour répondre à ses velléités expansionnistes en zone pacifique.
Mais 171 ans plus tard, jour pour jour, et alors que cette date est commémorée par une Fête de la citoyenneté, l’heure n’est clairement pas à la fête, pour nombre d’habitants de l’archipel, et notamment pour le peuple Kanak.
Depuis mai dernier et la volonté du précédent gouvernement de dégeler le corps électoral, l’Ile connait des violences à la hauteur de la violence symbolique de cette décision coloniale, remettant en cause les accords de Matignon et de Nouméa.
Face aux révoltes, la révision constitutionnelle a été suspendue mais les problèmes de fond demeurent et la tension reste maximale, avec deux nouveaux morts, Samuel et Johan, deux jeunes Kanaks, tués par le GIGN, le 19 septembre dernier.
Forces de l’ordre déployées en nombre, couvre-feu imposé à la population, incarcérations de leaders politiques dont Christian Tein .. Autant de réponses répressives qui sont loin de répondre aux attentes et aux besoins sociaux et économiques des habitants.
Le nouveau Premier Ministre doit en urgence prendre à bras le corps cette question et offrir des garanties concrètes pour rétablir la confiance et le dialogue.
A l’aube du prochain budget, des moyens financiers doivent être mis sur la table, pour améliorer les conditions de vie en Kanaky-Nouvelle-Calédonie alors que les conséquences des révoltes sont estimées à un coût 2,2 milliards d’euros.
Après avoir mis le feu, le Président Macron doit ouvrir des perspectives d’avenir notamment pour une jeunesse qui perd espoir de vivre un jour sur une ile apaisée.
L’Etat français doit en urgence changer d’attitude : en finir avec un discours et des actes aux relents colonialistes et respecter le droit à l’auto-détermination des peuples et à leur souveraineté, en retirant définitivement ce projet de révision constitutionnelle qui a mis à mal des années d’équilibre fragile et embrasé toute une ile.