L’aveuglement

6 Déc 2024

Le roi est nu. Plus seul que jamais. Lui qui voulait régler la nomination d’un nouveau premier ministre en 24 heures a donc échoué, une nouvelle fois. Défait aux législatives, couvert de déshonneur en ayant dealé avec l’extrême droite, son premier ministre censuré, Emmanuel Macron est maintenant dos au mur. Arrogant, après une esquisse de mea culpa sur la dissolution, le président de la République a osé intégrer la gauche dans un «front antirépublicain».

Enfermé dans une vérité alternative, il fait porter la responsabilité de la crise démocratique sur les oppositions. Pourtant, il est le seul responsable de ce chaos politique. C’est lui qui a nommé un gouvernement minoritaire, composé de membres ayant perdu les élections législatives anticipées. Partout ailleurs sur la planète, on aurait parlé au minimum d’un coup de force, voire pire, d’un coup d’État démocratique. Il faut donc que le président de la République cesse de vouloir imposer une nouvelle solution de droite ou celle d’un gouvernement technique pour continuer sa politique au service du capital. Il faut qu’il reconnaisse le résultat des législatives.

La gauche dans sa diversité n’est pas l’agent du chaos. Au contraire, en déposant, en soutenant et en votant la motion de censure, elle n’a fait que respecter le vote populaire du mois de juillet dernier. Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête et aurait dû se voir proposer de former un gouvernement depuis le 8 juillet. Ce sont cinq mois perdus et des débats inutiles sur le projet de loi de finances, pendant lesquels les responsables du chaos budgétaire et du désastre social ont présenté un budget saignant à nouveau les collectivités, les services publics et les classes populaires.

Il est donc temps de réparer la faute politique de cet été et laisser le Nouveau Front populaire gouverner. Il est prêt. Il a un programme. Il revient à lui, et à lui seul, d’élargir sa base dans la société civile, syndicale et associative du pays et de trouver des alliances texte par texte au Parlement. Il devra s’appuyer sur le mouvement social en cours pour répondre à l’urgence sociale et climatique abîmée par sept ans de macronisme.

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