Depuis plusieurs jours, un mouvement de colère et de protestation contre la vie chère a lieu en Martinique.
De Fort de France au Lamentin, en passant par Le Robert ou Saint-Joseph, les habitants dénoncent leurs conditions de vie et des prix trop élevés. Les syndicats viennent de rejoindre « les convois contre la vie chère » en soutien au mouvement lancé par le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens.)
L’INSEE indique que les prix des denrées alimentaires sont 40% plus élevés que dans l’Hexagone, 37 % pour les prix des télécoms et 13% pour les couts de santé, sans compter le prix de l’essence, de l’électricité, alors même que les salaires et les pensions de retraites sont inférieurs et que 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Cette situation conduit aux violences qui émaillent l’ile depuis plusieurs jours et ce n’est pas la mise en œuvre d’un couvre-feu qui permettra aux Martiniquais et Martiniquais de manger à leur faim, de travailler, de se soigner, de se déplacer, d’avoir des loisirs.
Depuis 2009 et le grève générale contre déjà l’inflation, la situation s’est empirée. La population désespère de voir enfin l’Etat écouter leurs demandes légitimes à vivre correctement dans cette collectivité territoriale unique française.
Le nouveau ministre des Outre-Mer doit en urgence entendre les revendications et mettre en œuvre à minima et immédiatement la baisse de 20% à 25% sur les prix de 2500 produits de première nécessité, à laquelle se sont engagés l’Etat, des élus locaux, et des acteurs économiques lors d’une table ronde le 5 septembre dernier.
Des négociations doivent également être menées avec les acteurs de la grande distribution afin qu’ils puissent baisser considérablement leurs marges financières.
La fiscalité doit également être revue, notamment la taxe sur l’octroi de mer, taxe issue des temps coloniaux, et qui, si elle permet d’assurer une certaine autonomie financière des collectivités locales, contribue également à l’augmentation des prix.
Enfin, à l’instar d’autres collectivités d’outre-mer, il parait indispensable de d’abaisser la TVA à sur les produits de première nécessité pour sortir durablement de la crise.
Lors des élections législatives de juin dernier, le Nouveau Front Populaire est arrivé largement en tête en Martinique. Ce résultat exprime une volonté d’en finir avec les inégalités et la vie chère et doit être respecté.
Un autre dossier attendra, par ailleurs, le nouveau Ministre : celui du scandale du Chlordécone… L’Etat doit enfin reconnaitre son erreur et la réparer, en permettant à chacune et chacun d’être diagnostiqué et soigné gratuitement.