Bruno Le Maire, ministre de l’économie libérale, vient d’annoncer en un mois deux mauvaises nouvelles pour les classes populaires. Après la hausse sur la taxe de l’électricité au 1er février, il a récidivé en annonçant une nouvelle coupe budgétaire de près de 10 milliards d’euros.
En Macronie, le gouvernement s’essuie les pieds en permanence sur le Parlement « censé» décider et voter le budget. Déjà, l’article 40 de la Constitution, qui oblige à compenser toute « création ou aggravation de charge publique » à l’intérieur de chaque enveloppe budgétaire, est un carcan pour les parlementaires qui n’ont d’autre choix d’avaliser le montant global du budget présenté par le gouvernement.
Mais il y a pire. Deux mois après le vote du budget par 49-3, le ministre décide désormais tout seul, officialisant ces coupes par simple décret, symbole d’un autoritarisme froid et administratif.
Ce sont pourtant nos vies qui seront impactées dans des postes jugés pourtant stratégiques : 1,6 milliards d’euros retirés à l’Education nationale et à l’Enseignement supérieur et la recherche ; 2,2 milliards ôtés à l’environnement, plus d’1 milliard de moins pour le travail et l’emploi.
Cela s’ajoute aux mesures budgétaires précédentes, dont les symboliques baisses des APL, dans la Sécurité sociale, ou encore les baisses de dotations aux collectivités locales.
Comble du cynisme, le gouvernement et ses soutiens vont déclarer que le « quoi qu’il en coûte » est terminé. Mais savent-ils que la majorité de nos concitoyens n’en n’ont jamais vu la couleur ?
L’inflation, dans le domaine alimentaire et énergétique notamment, les services publics en déshérence ont dégradé les conditions de vie. L’INSEE fait état de 500 000 personnes qui ont basculé dans la pauvreté depuis 2021 !
Les services publics devront gérer la pénurie, au grand dam de ses agents et des usagers. Malgré les alertes des associations, des syndicats, malgré les rapports d’organismes publics et privés, le dogmatisme de l’austérité poursuit son œuvre.
Il ne s’agit pas seulement d’une question de moyens, mais d’une projet de société pour miner tout ce qui fait du commun.
L’action publique n’est là que pour servir la logique de profit immédiat et du secteur privé. La régulation ne se fait que pour contrôler et punir.
Un exemple : pendant que l’éducation nationale est démantelée, les crédit alloués à l’expérimentation de l’uniforme ou au Service national universel (SNU) sont sanctuarisés…
Le carburant aux rancœurs et aux inégalités qu’est l’austérité, terreau de l’extrême-droite, ne pouvait trouver plus beau cadeau. Celles et ceux qui peinent à vivre correctement, dont le travail ne paie pas, souvent isolés, sont pousser à trouver des boucs émissaires : le plus pauvre que soi, l’étranger ou supposé comme tel.
Pendant ce temps, les chiffres de bénéfices des entreprises cotées au CAC 40 donnent le tournis : 143 milliards en 2023… Cette classe qui engrange de manière indécente les milliards nous nargue un peu plus chaque jour.
Il est impératif de reprendre ces richesses en refusant ce nouveau diktat des marchés financiers. La seule voie reste la mobilisation, unificatrice, avec les travailleurs et travailleuses, les créateurs et forces vives pour exiger un changement de logiciel susceptible de répondre à nos besoins sociaux et à l’urgence climatique.