Salon Eurosatory en France : Le commerce des armes n’est jamais une solution pour la prévention des conflits.

19 Juin 2024

Depuis le 17 juin et jusqu’au 21 juin se tient le Salon Eurosatory au Parc des Expositions de Villepinte.

L’un des plus grands salons de l’armement au monde. Plus de 2500 exposants, 90 pays, 98 000 visiteurs et professionnels sont attendus. 500 nouveaux produits et systèmes doivent y être dévoilés. Un business en toute légalité, en toute impunité, et surtout en plein essor.

La tenue de ce salon est plus que préoccupante et doit nous interpeller à plusieurs titres.

D’une part, parce qu’il n’y a jamais eu autant de conflits dans le monde. 1/3 de la planète vit dans une zone de conflits. On peut s’interroger : Qui de la poule ou de l’œuf ?

D’autre part, parce qu’il était initialement prévu que plus de 70 exposants de l’industrie de l’armement israélienne, des entreprises spécialisées dans les technologies de la surveillance ou bien encore le Ministère de la Défense israélien soient présents. Comme si de rien n’y était.

De là, plusieurs rebondissements ont eu lieu :

Tout d’abord, le 31 mai, face à la pression d’ONG, le gouvernement français réalisant l’indécence de cette présence et décide d’interdire la participation israélienne à ce salon.

Puis, cette décision a ensuite été confirmée par le Tribunal judiciaire de Bobigny le 14 juin dernier, estimant que cela constituait un « trouble manifestement illicite ».

Mais dernier rebondissement, la Chambre de commerce France-Israël a ensuite fait appel de cette décision par un jugement en référé et le tribunal de commerce vient d’ordonner la réintégration des entreprises israéliennes.

Cette décision est très inquiétante dans un contexte où la Cour Pénale Internationale a adressé un mandat d’arrêt à Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.  

Les salons de l’armement sont des vitrines pour la politique menée par Israël et son gouvernement d’extrême-droite : les exposants y font des démonstrations de leurs nouveaux joujoux meurtriers, testés en condition réelle dans la bande de Gaza. Bien évidemment, ces salons ne sont pas uniquement ‘’ludiques’’ pour les marchands d’armes, mais aussi l’occasion de conclure des affaires à des dizaines de millions d’euros. Le tout sur le dos des populations civiles qui seront la cible de ces armes.

A ceci s’ajoute l’action de plusieurs associations Action Sécurité Éthique Républicaines (ASER), Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France), Stop Fuelling War (SFW) et l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) qui viennent de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État, suite au refus du tribunal administratif de Paris, le 6 mai dernier, de suspendre en référé des exportations d’armes françaises vers Israël.

Les associations exigent notamment la suspension de la licence ML3 (pour les munitions, pièces détachées et composants), accordée par le gouvernement, et qui permet à l’entreprise Eurolinks, basée à Marseille, de transférer à destination d’Israël des composants, utilisés pour relier des munitions pour fusils mitrailleurs.

Les ONG demandent à la France de respecter ses obligations, qui lui interdisent de vendre des armes qui pourraient être utilisées pour commettre des violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’Homme, conformément au Traité du commerce des armes des Nations unies.

Leur demande est simple : que la France cesse immédiatement la vente d’armes à Israël alors que le nombre de victimes augmente chaque jour dans la Bande de Gaza.

Cette décision est possible à prendre, à l’instar de ce que vient de faire la région belge de Wallonie !

Est-il nécessaire de nourrir encore le monstre et de le renforcer par des ventes d’armes ?

Alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir en France et que notre pays s’apprête à accueillir d’ici quelques semaines les Jeux Olympiques et paralympiques, prônant a priori des valeurs de fraternité et de paix, quel message veut-on envoyer au monde entier ?

En cohérence avec sa décision politique d’interdire la présence de l’industrie israëlienne au salon Eurosatory, la France doit décider d’arrêter le transfert d’armes à Israël. Cela contribuerait à modifier la politique internationale et pourrait mettre un terme au massacre dans la bande de gaza. Le commerce des armes n’est jamais une solution pour la prévention des conflits.

Cette décision serait un pas vers la paix. Le ‘’moment utile’’ pour reprendre l’expression du Président de la République, est venu.

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