M. Fabien Gay attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie sur une nécessaire intervention du Gouvernement pour empêcher la fermeture du site de MA France, situé à Aulnay-sous-Bois, afin de conserver les emplois et les savoir-faire industriels.
Depuis le 16 avril 2024, les salariés de l’entreprise MA France (Magnetto), dernier site de construction automobile en Seine-Saint-Denis, sont en grève.
Cette mobilisation fait suite à l’annonce par la direction du site basé à Aulnay-sous-Bois d’un dépôt de bilan en cas d’échec de négociations, relativement obscures, avec son principal client, le groupe Stellantis (qui représente prêt de 80 % du carnet de commande).
Le constructeur automobile donneur d’ordre a avancé des supposés problèmes de rentabilité de ce sous-traitant, indiquant que l’entreprise MA France « rencontre des difficultés structurelles de compétitivité qui le handicapent dans l’acquisition de nouveaux marchés. Le contexte inflationniste (matière, main d’oeuvre, énergie) impacte d’autre part sa rentabilité ».
Pourtant, les derniers chiffres rendus publics par le groupe Stellantis font apparaitre une pleine santé économique : leur chiffre d’affaires, pour l’année 2023 s’élève à 189,5 milliards d’euros, soit une progression de 6% depuis 2022. Son bénéfice net s’élève à 18,6 milliards d’euros, soit 11% de hausse, quand 6,6 milliards d’euros ont été redistribués aux actionnaires, soit une hausse de 53% par rapport à 2022.
Aussi, l’allégation par le groupe d’un manque de compétitivité de l’entreprise MA France ne semble se baser que sur une logique de maximisation des profits, au détriment du maintien et de la sauvegarde des emplois.
En filigrane, la volonté du constructeur est de délocaliser la production en Turquie, un pays où les garanties et protections sociales sont bien moins élevées qu’en France. La fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois semble donc avoir été planifiée bien en amont.
Les revendications des salariés portent sur l’obtention de garanties sur l’avenir de leur emploi et la pérennité du site industriel.
Pourtant, depuis 6 mois de lutte émaillée d’une tentative de suicide d’un salarié, le donneur d’ordre comme le Gouvernement de Gabriel Attal sont restés sourds aux revendications sociales.
En effet, lorsque l’entreprise MA France a demandé son placement en liquidation judiciaire, l’ancien ministre de l’industrie Roland Lescure s’est contenté de formuler la vague injonction au donneur d’ordre de « contribuer à l’accompagnement des salariés ».
Depuis, les seules offres de reclassement formulées par la direction n’avaient rien à voir avec les métiers exercés par les salariés de MA France, et se trouvaient à plus de 300 km de Paris. Plus, ces propositions ont été assorties d’un délai très court pour se décider (quatre jours), ce qui a conduit l’inspection du travail à refuser le licenciement des salariés protégés ; cette décision revient désormais au ministre du travail.
Ce projet de fermeture impulsé par le groupe Stellantis se place donc en contradiction nette avec les annonces du président de la République de réindustrialisation de la France.
Cette nouvelle annonce de liquidation de notre outil industriel par un donneur d’ordre impose à un travail législatif urgent consacré à leur responsabilisation, dans la lignée de la proposition de loi initiée par les salariés de GM & S.
Il aimerait savoir ce que le Gouvernement entend faire pour intervenir dans la négociation et empêcher la fermeture du site de MA France en assurant la sauvegarder des emplois et du savoir-faire industriel.